Un orgue "au service de Dieu, de l'Eglise et des fidèles" 

Chanoine G. Roussel

Historique

La première et majeure partie de cet historique a été rédigée en 1980 par le chanoine Gaston Roussel (1913-1985), ancien curé de la paroisse, très grand musicien et titulaire de l'orgue pendant son ministère à Port-Marly.
Il a été possible de retrouver, dans plusieurs documents d'archives, des éléments historiques écrits de sa propre main, ce qui nous permet de le laisser présenter lui-même l'instrument : 

« L'orgue de Saint-Louis du Port-Marly est dû, dans un premier temps, au zèle et au goût musical de M. l'Abbé Gosselin ( †1921) qui fut plus de vingt années, c'est-à-dire jusqu'à sa mort, curé de cette paroisse. L'instrument, construit en 1903 par Henri Didier, facteur d'orgues à Epinal (Vosges), était d'excellente qualité. Il comportait douze jeux réels, répartis sur deux claviers manuels, et un pédalier, et échappa de justesse aux spoliations de 1906. L'abbé Gosselin en revendiqua, fort habilement et à bon droit, la propriété personnelle. Il assura sa fonction sans modification jusqu'en 1965.

En janvier 1966, l'orgue était dans un état médiocre. En premier lieu, à cause de l'humidité qui minait l'édifice. En second lieu, à cause d'un défaut d'entretien. Fort heureusement, l'organiste de Saint-Germain-en-Laye, Albert Alain († 1973), le visitait de temps à autre et le sauva de la ruine. De toute façon, une restauration s'imposait.

Celle-ci s'effectua en deux étapes :
- de septembre 1965 à Janvier 1966 : nettoyage et un relevage complet de l'instrument et addition de 6 jeux neufs, le portant à dix-huit jeux réels;
- de septembre 1967 à Noël 1967 : mise en place d'une console neuve à 3 claviers manuels et d'un second buffet (la partie haute de l'orgue) contenant 12 jeux neufs.


Sa restauration et son agrandissement sont dûs aux soins éclairés du facteur Curt Schwenkedel de Strasbourg, et de son harmoniste Laurent Steinmetz.

Le nouvel orgue comportait alors 30 jeux réels répartis sur 3 claviers manuels et un pédalier, pour 2200 tuyaux. Sa composition fut étudiée de telle sorte que l'on puisse y interpréter l'ensemble de la littérature d'orgue du 17ème siècle à nos jours.

Après cet important relevage, l'orgue fut inauguré par le très célèbre organiste de Saint Sulpice à Paris, Marcel Dupré ( † 1971), devant une assistance nombreuse et enthousiaste.

Comme mon prédécesseur, M. l'Abbé Gosselin, je confesse que notre bel instrument a été enrichi pour des raisons de convenances personnelles. Il suffit qu'il serve à chanter les louanges du Seigneur.

En 1978 eut lieu le relevage complet par le facteur Jean-Marc Cicchero, avec l'ajout de deux nouveaux jeux (dessus de hautbois au Récit, et Quinte 10 2/3 au Pédalier) et en 1991, le relevage partiel de l'instrument par la maison Dargassies-Gonzalez. Au total : 32 jeux et près de 2.500 tuyaux. 

Notre orgue fait la joie du plus grand nombre de ceux qui viennent l'entendre chaque dimanche au cours de nos offices liturgiques : il joue le double rôle de soliste et d'accompagnateur. Le nombre de ses jeux et leur variété permet de faire entendre les plus belles pages de la littérature d'orgue des différentes écoles et des différentes époques. Pour notre paroisse, c'est une richesse que l'on ne peut évaluer, même en francs lourds. » 
                                                                                                                                     G. Roussel


En 2002, le facteur d'orgue Marc Hédelin réalisa le transfert de l'orgue, du chœur vers la chapelle latérale de droite, à la demande du chapelain M. l'abbé Jehan-François Audin, qui souhaitait revoir la disposition du chœur et du maître-autel dans de brefs délais. Cette occasion fut saisie pour interchanger, remplacer, ou ajouter certains jeux ou accessoires :

  • Au clavier de Grand-Orgue :
    - L'harmonie des jeux fut adoucie
    - Les basses du Plein-jeu IV furent modifiées pour rendre celui-ci plus grave.
    - La Flûte 2 fut inversée avec la Doublette du Récit pour des raisons de cohérence.
  • Au clavier de Récit expressif :
    - La composition de ce plan sonore fut revue dans un sens plus symphonique avec la suppression de la Sesquialtera II et de la Cymbale III et leur remplacement par le Hautbois 8 et une Voix Humaine 8 (le moteur électro-pneumatique de Hautbois qui n'avait jamais bien marché ayant disparu).
    - Un trémolo était également prévu au Récit mais non réalisé à ce jour (bien que le tirant soit présent à la console).
  • Au clavier d'Echo :
    - Le Nasard et la Tierce de l'ancienne Sesquialtera ont remplacé le Sifflet et le Larigot.
  • Au Pédalier :
    - la Soubasse 16 a pris la place de la Quinte avec extension en 10 2/3-32 sur le moteur électro-pneumatique et libérant une place pour un futur registre telle qu'une Bombarde ou un Posaune 16.
  • Accessoires/accouplements :
    - Un combinateur électronique programmable remplaça les anciennes combinaisons.
    - Un boitier neuf d'échelles électriques fut posé pour les accouplements, tirasses et extensions.
    - Un accouplement Récit/Grand-orgue en 16 pieds (i.e. à l'octave inférieure) fut ajouté.
    - Tous les accouplements et tirasses furent électrifiés, car très durs à jouer et très bruyants.
    - L'ensemble des appels de jeux et dominos furent remplacés à cette occasion.
Cependant, l'orgue fut victime d'importantes infiltrations d'eau venant du toit en 2014 et 2015, lesquelles le rendirent pratiquement muet et endommagèrent de nombreux éléments, notamment les tirages de jeux électriques et le plan sonore de Pédale.